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Introduction


Avant toute chose, ce livre révèle un scoop. Un casse jamais élucidé... J'en parle aujourd’hui car il s'est passé en 1973 et depuis, il y a prescription !

Le casse de la "Tour d'Argent"  (célèbre restaurant Parisien)..

- J’ai écrit une première version de ce document alors que j’étais incarcéré à la centrale de Clairvaux, dans le département de l’Aube. Après en avoir pris connaissance, un juge d’instruction de Chaumont m’avait conseillé de le faire publier. Malheureusement, mon manuscrit a été confisqué par l’administration pénitentiaire en 1971, alors qu’il comportait plus de 400 pages. Je ne l’ai évidemment jamais revu.
- Le manuscrit a été saisi, mais ils n'ont pu détruire ma mémoire et mes souvenirs... Aujourd’hui, après bien des hésitations, je me décide enfin à coucher à nouveau sur le papier mes cauchemards de l’univers carcéral de l’époque, mes pensées, mes doutes, mes sentiments et ma révolte, sans toutefois m’appesantir sur toutes mes erreurs comme je l’avais fait dans la version initiale de mon récit. 
- Si je prends la plume, c’est notamment parce qu’il me semble qu’en cinquante ans le système n’a pas beaucoup évolué – j’y reviendrai – et pour essayer de faire comprendre aux jeunes gens ayant a faire à la justice, qui pourraient lire ces lignes, que la solution n’est pas dans la rébellion, l’insoumission ou je ne sais quel sentiment d’injustice et de colère.
- La solution, c’est de parvenir à ignorer toutes ces turpitudes... Se couvrir les yeux, se boucher les oreilles, grandir avant l’âge et se taire... C’est peut-être le seul droit qu’il nous reste !
- Le malheur de ces milliers de gosses "mal nés" est que, grandissant dans un monde de haine, ils ont de grandes chances d’en venir un jour à commettre l’irréparable, ce qui les conduira inévitablement à venir grossir le rang des rejetés du système.
- Si je dis "irréparable", c’est parce que même une fois la peine purgée, nous conservons toute notre vie une marque indélébile, appliquée au fer rouge, nous interdisant ensuite d’accéder à une vie normale !
- Je me souviens avoir dit un jour à un procureur, qui s’était lancé dans la litanie de mes antécédents : "Quand j’ai réglé la dernière mensualité d’un frigo acheté à crédit, le marchand ne m'a plus jamais rien demandé... Apparemment, ce n’est pas la même chose avec mes condamnations ! "
- Paria un jour, paria toujours : à chaque passage en caisse, on vous rappelle que vous n’avez jamais acquitté entièrement votre dette... Il faut même s’attendre à devoir régler les intérêts : les récidivistes se voient octroyer un petit bonus à chaque nouvelle condamnation...
- Avec un tel système, il est bien difficile, voire impossible de parvenir à solder un jour sa dette. Même si vous obtenez votre réhabilitation, votre passé délictueux sera toujours inscrit au bulletin n°1, auquel ont accès les autorités judiciaires, et vous n’aurez donc pas le droit de redevenir "M. Tout-le-Monde"... Ce principe ne vaut évidemment que si vous faites partie du bon peuple : pour les politiques, il en va un peu différemment – il suffit de lire la presse pour s’en convaincre...
- A ce jour, mon casier judiciaire est vierge, ce qui n’empêche pas "certains flics" de me rappeler avec ce sourire perlant aux creux des lèvres, mes antécédents, lors d’une simple opération de contrôle...
- Ce livre est le parcours hasardeux d'un gosse qui, de par son caractère impulsif mais terriblement sincère, n'a pas su éviter les pièges de la vie. Un gosse qui, à 60 ans, recherche encore et toujours une chose qui lui semble impossible, inaccessible : L'amitié.

- Faire du "gratuit" n'est plus à l'ordre du jour.
- Aujourd'hui, tout s'achète... Tout se vend !

- Aurions-nous vendu notre âme au diable ?

- Il est dédié avant tout à ma femme qui sans sa patience, sa compréhension et son amour, n'aurait jamais vu le jour. Je le dédie aussi à mes trois enfants, Christine, Christian et Christophe... (non, ce n'est pas un hasard). Peut-être même, plus particulièrement à ce dernier qui malheureusement a inconsciemment voulu me ressembler, alors que je ne suis pas une référence. Une pensée pour ma fille Corinne - née d'un premier mariage - que j'ai quitté alors qu'elle avait 18 mois et que je n'ai plus revue depuis. Une autre pensée pour ce Père adoptif qui, même s'il n'a pas été mon géniteur, me manque terriblement... Une pensée aussi pour sa femme, ma Mère adoptive, qui préférait caresser la bouteille que mes joues... Chacun son "truc" !

- Merci au Pasteur Bruneton et à sa femme qui ont toujours été là dans les moments difficiles.
Je le dédie enfin à toutes les personnes qui se sont trouvées sur ma route et qui m'ont tendu la main, même s'ils sont relativement peu nombreux.

          - A tous, merci !

- C'est seulement 60 ans après ma naissance que j'ai appris l'existence de ma "vraie" Mère.
- S'il est vrai que j'aurais aimé la connaître en étant dans l'adolescence, il n'en reste pas moins vrai qu'aujourd'hui elle me manque énormément.

- J'ai fait sa connaissance.

- Le fond du tunnel est certainement arrivé, mais pour en arriver là, que de gâchis, que de souffrances, que de haine !

" L'homme est un apprenti,
La douleur est son Maître,
Et nul ne se connaît,
Tant qu'il n'a pas souffert. "


Alfred de Musset


- Si la lecture de ce livre pouvait faire réfléchir et changer d'avis tous les gosses qui sont mal dans leur peau et qui, ne sachant plus vers qui se tourner pensent que la seule issue de secours se trouvent dans la délinquance, alors, dans ma vie, j'aurais au moins réussi quelque chose.

   Raymond Rainart.




Mise en bouche...


• - J'ai froid...

          - Ce n'est pas du froid naturel et piquant que l'on peut connaître par une belle journée d'hiver dont je veux parler... C'est du froid d'un cachot. Ce n'est pas le même ! Le premier, peut vous faire grelotter physiquement et c'est naturel. Le second est plus pernicieux... Il pénètre au plus profond de votre âme, sournoisement il vous enveloppe, il vous détruit !

• - J'ai froid...

          - Certes, les lieux ne se prêtent pas à avoir chaud, mais c'est mon cerveau qui se met à trembler... C'est en déroulant le fil de ma vie que je ressens ces sensations bizarres, incommodantes mais terriblement réelles.
Une table en béton scellée contre un mur décrépi, un tabouret en bois craquelant relié au sol par une chaîne, une "tinette" vétuste et usée par de nombreux fessiers et un "plumard" pliant accroché lui aussi au mur. Ce dernier n'étant ouvert que de 18 heures à 7 heures du matin. Interdiction de s'allonger la journée...
         - Nous ne sommes pas au Club Med !
        - Accroché à la lucarne, tellement petite que l'air ambiant a du mal à se renouveler, un coin de ciel bleu tente péniblement de pénétrer cette cellule... Un coin de ciel bleu qui me rappelle que "dehors" la vie continue ! Un hublot, au-dessus de la porte, laisse diffuser, jour et nuit, une lumière blafarde qui sort du néant. Le verre n'existe plus depuis longtemps et l'ampoule est tellement vieillie que l'on ne distingue même plus le filament. Cela donne une atmosphère... comment puis-je vous la décrire ?
        - Bof... essayez d'imaginer...
       - Les murs retracent le passage de mes camarades de galère. Des graffitis que les autorités ne se donnent plus la peine d'effacer. On y trouve des inscriptions de 1908... C'est vous dire !

• - J'ai froid...

          - Hélas, ce décor d'un autre monde sera le mien pendant 30 jours. Une fois de plus, me voilà dans la prison des prisons : LE CACHOT ! J'ai l'impression de vous entendre.... "Si tu es en prison et de plus au cachot, c'est que tu dois le mériter, donc... ne te plain pas !"

          - C'est vrai... Je suis en prison parce que j'ai fait ce qu'il ne fallait pas faire, une "connerie de jeunesse", un vol que je regrette... mais les regrets ici, ne servent à rien ! Par contre, le cachot.... Laissez-moi vous conter cette histoire.... Elle vaut son pesant d'or !
          - Punit pour avoir écrit à ma femme ! Mais oui, vous avez bien lu ! J'avais écrit à mon épouse par la "voie normale", c'est à dire contrôlée par le vaguemestre... celui qui lit tout courrier sortant et entrant afin de savoir si vous ne divulguez pas des trucs sur la prison ou si vous ne préparez pas une évasion... Moi, je n'avais pas tenté quoi que ce soit... Non ! J'avais simplement écrit à mon petit bout de femme en précisant à la fin de la lettre que je l'embrassais bien tendrement sur les cuisses.
          - Rendez-vous compte... Sur les cuisses ! Quel drame !!!
          - Que n'avais-je pas fait là !
         -  Un surveillant vint me notifier ma visite au prétoire... le tribunal de la prison !
           Arrivé devant "ces messieurs", le Directeur de l'établissement pénitentiaire, me fit savoir que ma lettre était censurée. Le règlement intérieur interdisait cette forme de poésie !

• - "Comment pouvez-vous écrire de telles insanités, me jeta t'il à la figure."
• - Je tentais de bredouiller... que...
• - "Ne discutez pas ! Pour cette fois, ce sera 8 jours de cachot, et la prochaine fois, on double !"

          - On ne discute pas avec "ces gens là"... On subit !

          - Le gros problème chez moi, c'est que je ne supporte pas l'injustice... Je décidais donc de ne pas en rester là ! Puisque la voie dite "légale" m'interdisait d'écrire tout mon amour à mon épouse, j'allais employer d'autres moyens... Certes, têtu comme une mule (Un âne diriez-vous ? Ah, bon...), je savais pertinemment que je ne gagnerais rien à vouloir faire ma forte tête, mais chez moi, c'est inné... Lorsqu'une révolte monte en moi et que je ne me sens pas coupable, il faut que j'aille jusqu'au bout ! Et au bout je suis allé ! L'ais-je fais par jeu ? Par provocation ? Par stupidité ? Non...

          - Ce que je ne supporte pas par dessus tout c'est la "connerie" humaine, l'abus de pouvoir. Que je sois puni pour des faits que la société réprime et condamne, d'accord, mais pourquoi devrions-nous aussi endurer les humeurs de ces "Messieurs" simplement parce qu'ils nous ont en charge ? Pourquoi être rejugé en prison par des complexés pitoyables qui ne comprennent rien aux individus dont ils doivent s'occuper ? Est-ce si difficile de faire des lois ou des règlements intérieurs basés sur l'humain et non sur les caprices de technocrates ? En qoi avais-je failli en écrivant ces quelques lignes ?

         - De vous à moi, je ne me cherche pas d'excuses, pourquoi n'avais-je pas le droit d'écrire à ma femme ce que tout homme digne de ce nom est en droit de ressentir ? L'amour fait-il peur ? Pourquoi vouloir nous réduire à l'état de bêtes ? Hélas pour moi, je ne fais pas partie du troupeau. Quel qu'en soit les conséquences, lorsque je me sens dans mon bon droit, je fonce... et c'est mon tort !
          - J'avais droit au parloir. Un parloir qui à l'époque se passait derrière des grillages et ou une dizaine de famille s'alignaient en rang d'oignons en s'évertuant de savoir qui crieraient le plus fort afin d'être entendu par les leurs. Une vraie cacophonie ! En ayant ce droit, vos familles respectives pouvaient vous apporter du linge propre, en échange de votre linge sale. Qui dit linge, dit ourlet… et dans ces derniers on peut y "planquer" beaucoup de choses ! J'écrivais donc mes petits billets doux sur du papier à cigarette que je cachais dans les coutures de mes vêtements. Ni vu ni connu, je pouvais enfin dire tout l'amour et le désir qui explosait en moi, à celle que j'aimais. Je n'avais jamais autant souhaité l'heure des parloirs qu'à ce moment là !

          - Certes, j'avoue humblement qu'il n'était plus question d'embrasser mon épouse sur les cuisses dans ces minuscules parchemins, mais bel et bien de mots plus... comment dire ? Bon, je ne vais pas vous faire un dessin ! Puisez dans une certaine littérature Française, "Messieurs les crétins" qui gouvernent nos prisons, et vous verrez que dans le fond, ma prose n'était rien en comparaison !

          - Quel est donc cet étrange pouvoir que vous vous octroyez pour nous avilir ? Qui êtes vous, pour vous permettre de nous abaisser de la sorte, pour nous écraser ?
          - Cela fonctionna quelques temps. Je n'avais plus à brider l'amour que je portais à ma femme. Elle me répondait par le même moyen, jusqu'au jour ou...
          - Ben oui, ce qui devait arriver, arriva ! J'étais en pleine action, dans l'obscurité de ma cellule, j'écrivais, j'écrivais... Ma fougue amoureuse s'étalait sur ces minuscules bouts de papier, lorsque la porte de mon taudis s'ouvrit précipitamment... Un gardien se trouvait déjà dans l'embrasure de cette dernière....
• - Vous écrivez à des lilliputiens me lançât il ?
• - Bé… non… mais…

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